Cette nuit, j’ai pensé
que les étoiles chantaient
en m’éveillant aux accents d’une douce musique.
Mais c’était un accordéon
qui se glissait de chambre en chambre
et dans la nuit coupante,
froide, semait l’angoisse.
Je songeai à la lutte perdue,
aux prières, aux imprécations,
et longtemps l’écoutai chanter,
longtemps encore éveillé.
Robert Walser, Au clair de lune, 1909, trad. par Marion Graf.
Illustration de l’article, Karl Walser, sans titre, (illustrations pour 12 poèmes de Robert Walser)