Cahier de poèmes 15#

Quand je t’ai donné

mes images d’enfant

tu m’as remerciée, tu m’as dit

que c’était comme si je voulais

recommencer ma vie

pour te la donner toute entière

 

A présent personne

ne tire plus de l’ombre

la petite princesse

la poupée légère

qui fut choyée

le temps d’une aube :

 

 

à présent personne

ne se penche au bord

de mon berceau perdu –

 

Mon âme –

tu es entrée

sur la route du mourir.

 

Antonia Pozzi, La route du mourir, poèmes traduits pour la première fois en français par Patrick Reumaux pour la Librairie Elisabeth Brunet, 2009.

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