Quand je t’ai donné
mes images d’enfant
tu m’as remerciée, tu m’as dit
que c’était comme si je voulais
recommencer ma vie
pour te la donner toute entière
A présent personne
ne tire plus de l’ombre
la petite princesse
la poupée légère
qui fut choyée
le temps d’une aube :
à présent personne
ne se penche au bord
de mon berceau perdu –
Mon âme –
tu es entrée
sur la route du mourir.
Antonia Pozzi, La route du mourir, poèmes traduits pour la première fois en français par Patrick Reumaux pour la Librairie Elisabeth Brunet, 2009.